Comment prévenir les morsures de chiens

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Comment prévenir les morsures de chiens

Les morsures de chien font régulièrement la une de la presse. C’est parfois avec une délectation morbide que certains media mettent en avant la férocité de l’animal. Affublés du délit de « sale gueule », certains types ou races de chiens se voient aujourd’hui injustement stigmatisés. Or c’est surtout l’inconscience des propriétaires et l’ignorance des règles élémentaires des besoins et codes canins qu’il y a lieu de mettre en cause.

Les morsures canines ont souvent des conséquences dramatiques. Les blessures physiques et le traumatisme psychique de la victime sont lourds à surmonter. Le chien paie fréquemment le prix fort puisque dans la plupart des cas, il est euthanasié sans autre forme de procès. Pourtant, la grande majorité de ces accidents sont généralement prévisibles et pourraient souvent êtres évités si les propriétaires étaient suffisamment informés des besoins et des codes sociaux canins.

Selon les statistiques, il ressort que, dans 78% des cas, la victime connait le chien. Lorsqu’il s’agit d’adultes, les morsures ont fréquemment lieu lorsque la personne essaye de séparer des chiens qui se battent. Chez les enfants, la plupart du temps, l’accident survient lorsque l’enfant « dérange » le chien. L’âge des enfants varie entre 1 et 4 ans ou entre 11 à 13 ans. Les garçons sont plus fréquemment impliqués. Chez les jeunes enfants, les blessures sont généralement plus graves et plus nombreuses. Elles se situent surtout au niveau du cou, du visage ou de la tête soit à cause de la taille de l’enfant soit parce que ce dernier se trouvait à la hauteur de la tête du chien.

Quelles sont les causes les plus fréquentes d’agression ?

La méconnaissance chez les enfants des consignes élémentaires de sécurité. Beaucoup d’entre eux ignorent totalement ce qu’on peut faire et ne pas faire avec un chien.
L’ignorance des situations à risque et des codes sociaux canins.
L’incapacité à reconnaitre ou à respecter les signes de tension, de stressd’apaisement ou d’évitement du chien.
Les rapports de force, c’est à dire maintenir, immobiliser le chien dans une position en le maintenant fermement.

Quelques exemples :

Lorsque le chien est puni alors qu’il tente par le grognement de faire comprendre son malaise.
Lorsque le chien est forcé à subir des manipulations sans y avoir été préalablement habitué ou préparé, qu’il s’agisse de soins, d’exercices de « dressage » ou pour faire preuve d’ autorité.
Lorsqu’on prive arbitrairement le chien d’une ressource importante (jeu, aliment,…).

Comment éviter les situations à risque ? Quelques règles élémentaires permettent d’éviter beaucoup d’accidents:

Ne jamais laisser l’enfant et le chien sans surveillance. Ne pas déranger un chien qui mange. Ne jamais retirer la gamelle, un os ou un jouet à un chien lorsqu’il mange, mâche ou joue. Ne pas caresser un chien qui dort. Ne pas bloquer un chien dans un coin. Ne pas tenter de retenir un chien par la queue. Ne pas laisser un enfant exciter un chien, avec des jeux, en courant. Ne pas aller vers un chien inconnu pour le caresser. Ne jamais s’interposer lorsque des chiens se battent. Ne jamais forcer un chien à se mettre sur le dos ou le maintenir dans une position spécifique sous prétexte qu’on est le dominant. Ne jamais recourir à des jeux qui excitent le chien et qui risquent de lui faire perdre sa capacité d’autocontrôle. Ne pas donner au chien des privilèges qui sont ou pourraient être refusés à des enfants.

Quels types d’agression peut-on relever?

  1. C’est souvent la peur qui est l’élément déclencheur. Même si le chien se montre menaçant, c’est parce qu’il a peur qu’il agresse.
  2. Lorsque le chien n ‘a pas été suffisamment socialisé, lorsqu’il n’a pas appris ou n’aime pas être manipulé par son maître ou par des inconnus, il prend peur et menace ou agresse.
  3. La notion d’espace intervient également. Lorsque le chien se sent acculé dans un coin, ou lorsqu’il est en laisse, il peut également devenir agressif. La protection d’un espace tels que le jardin, la maison etc. entre aussi en ligne de compte.
  4. Une femelle qui veille sur ses petits ou un chien qui protège les enfants de la famille voire le landau peut devenir agressif. En cas de grossesse nerveuse, la femelle peut aussi protéger des substituts de bébés (jouets qui couinent, peluches etc.).
  5. Le chien peut aussi mordre par frustration, par exemple, lorsqu’on l’empêche de courir derrière le chat, lorsqu’on le maintient au collier alors qu’il veut aller jouer.
  6. Lorsque le chien est touché ou manipulé, alors qu’il est malade (arthrose, otite, etc.) ou lorsqu’il est blessé, il peut devenir menaçant, parfois même anticipativement.
  7. Lorsqu’on touche à ce que le chien s’est approprié (nourriture, jouets, etc.), il peut se montrer menaçant pour protéger ses « ressources ».
  8. Le mouvement des enfants qui jouent en criant, les joggeurs, les cyclistes, les chats qui courent, la volaille qui s’agite réveillent l’instinct de prédation des chiens qui peuvent également devenir agressifs dans ce contexte spécifique.

Conclusion

Le chien est et restera un animal et lorsqu’il se sent menacé (réellement ou non), il ne lui reste souvent que l’agression comme échappatoire. C’est donc au propriétaire du chien qu’il appartient de maîtriser la situation. C’est lui qui a fait le choix d’intégrer cet être sensible et différent dans la famille. C’est à lui de s’informer, de se former de façon à mieux comprendre son chien, de prendre le temps de l’éduquer et de lui apprendre les règles qui lui permettront de s’intégrer de façon harmonieuse dans la famille et dans la société. Il semble naturel pour de futurs parents de se renseigner sur les différentes étapes de la vie de l’enfant, sur le style d’éducation à privilégier, etc. Il semble également évident pour un couple qui ferait le choix d’adopter un enfant d’un pays lointain de se renseigner sur la culture, la langue, les coutumes, les usages du pays avant l’arrivée de l’enfant. Il est tout aussi nécessaire de préparer l’accueil d’un chien et de se mobiliser pour son éducation en privilégiant les méthodes actuelles et en optant pour des techniques d’éducation positive respectueuses de l’animal et basées sur la confiance et la collaboration.